Petite biographie des biographes
Tous deux étudiants en khâgne à Paris dans leurs vertes années (elle au Lycée Victor Duruy, lui au Lycée Henri IV), ils fréquentent les groupes littéraires des caves de Montparnasse animés par des poètes comme Eugène Guillevic, Alain Bosquet, Louis Aragon.
Enfants, ils avaient croisé dans leurs familles des «monuments stimulants» comme Alain Cuny, Fançois Mauriac, George Duhamel… Ils dévorent les romans de Georges Perec, et ceux d’un de leurs cousins, Michel Butor. Ils rencontrent des ciné-biographes comme Joseph Morder, le « pape du super-8 » (il filme sa propre vie depuis quarante ans.)
Après réussite aux examens et concours (maîtrise, agrégation, doctorat ès Lettres), ils vont s’immerger dans la campagne normande et font du collectage de chansons, de dictons, de contes et de traditions populaires. Épris d’ornithologie, lui passe des journées à faire du comptage de limicoles sur l’estran de la baie du Mont St Michel. Elle fait la connaissance, dans des Salons du livre ou des soirées d’amis, d’illustrateurs d’ouvrages pour enfants comme Philippe Davaine, et de dessinateurs animaliers comme Philippe Vanardois ou Carl Spriet.
Ils passent des week-ends à montrer à leurs enfants châteaux et abbayes de France, des semaines à compulser de vieux grimoires aux Archives départementales de La Rochelle, de Lille, de Vannes, à sonder les rayonnages de la BNF, à hanter la Bibliothèque Ste Geneviève, celle de l’Arsenal, la Mazarine… Ils se lient d’amitié avec l’un des meilleurs poètes français contemporains, François Taldir, un esprit encyclopédique, écrivant aussi bien en français, en russe, en anglais qu’en breton, et qui, ermite, vit au pied de ce qu’on nomme maintenant la « Vallée des Saints » en Côtes d’Armor (laquelle n’est d’ailleurs pas plus une vallée qu’elle n’est sainte…)
Leurs racines
Leur chemin les mène à la montagne où ils arpentent les Parcs naturels. Elle suit les conférences de Philippe Lejeune, le spécialiste des «diaristes», découvre l’APA (Association pour l’autobiographie) et le « Garde-mémoire » d’Ambérieu-en-Bugey. Lui enseigne les «Métiers du livre » à Grenoble et emmène ses étudiants éplucher les productions du « Salon du premier roman » à Chambéry.
Débarqués dans le Nord, ils redécouvrent la richesse humaine et patrimoniale de cette région. Ils écrivent de plus belle, sous divers pseudonymes, et prêtent leur plume à qui veut au gré des «affinités électives» et des rencontres providentielles. Ils participent à quelques ateliers d’écriture, dont la « Scribande » de Paul Mahieu en Wallonie, où, lors d’un Salon « Tournai la page », ils font la connaissance de Cécile Odartchenko, la fondatrice des « Editions des Vanneaux » qu’ils vont visiter dans sa maison de l’Oise.
Ils mènent des recherches historiques et généalogiques notamment sur leurs ancêtres et leurs lieux de vie (cf. photos ci-contre). Ils mettent leur habitude de la recherche documentaire au service de leur clientèle et permettent de faire connaître des personnalités oubliées ou méconnues du monde militaire, politique, médical, professoral, industriel, etc.